12 décembre 2012

Les Etats sont aujourd’hui forcés de reconnaitre que la cybercriminalité avec ses implications d’ordre stratégiques et économiques est une menace qui ne rentre plus dans la catégorie des aléas de l’évolution technologique.
A force de réflexions, la nécessité d’y rémedier pour d’une part protéger les utilisateurs de ces technologies que l’arnaque financière paupérise, aussi bien que les Etats dont les infrastructures sont ciblées dans le cadre de l’intelligence économique ou de l’espionnage, s’est imposée dans le chef des dirigeants de nos pays.
Cependant, et on ne le dira jamais assez, la lutte contre ce phénomène revêt plusieurs formes allant de la sensibilisation des acteurs, à l’adéquation de l’arsenal juridique, jusqu’à la capacité technique des services de police et de défense, pour endiguer ce phénomène.
Si aujourd’hui, les deux premiers aspects se caractérisent par des actions louables, le dernier point par contre reste l’épine dans le pied pour aboutir à un véritable changement sur le terrain.
Les pays africains à quelques exceptions près, ne disposent d’aucune expertise sérieuse pour contrecarrer les actions des réseaux cybercriminels, que celles-ci soient constitués de simples brouteurs ou de hackers confirmés.
Si des Unités spécialisées voient le jour ça et là, il n’en reste pas moins que leurs marges de manoeuvres est limitée suite non seulement aux carences en ressources humaines mais également, en subventions.
Des multitudes de rencontres et sommets dédiés à la question sur le continent, il apparaît très clairement que l’Afrique tarde à quitter le stade du concept pour embrasser celui du pragmatisme.
Entre-temps, ce sont toujours des millions de personnes et de structures qui se voient exposées à l’espionnage industriel, au vol et au recel de données confidentielles, à l’escroquerie et aux autres aléas caractéristiques de la cybercriminalité en Afrique.
Les Autorités africaines ne cessent de voiler cette réalité et n’admettent que discrètement leurs impuissances à apporter une réelle solution à la question.
Une nouvelle voie ?
Devant l’évidence, il sied de prendre du recul et d’admettre que les Etats même bien structurés et organisés ne peuvent à eux seuls livrer une bataille dont l’investissement en termes de ressources sur le plan humain et opérationnel, nécessite professionnalisme et expertise
D’où l’intérêt à mon sens, d’ouvrir les portes au secteur privé.
En effet, il existe de multiples PME et sociétés spécialisées dans la sécurité informatique, à qui il serait plus pratique de confier la partie technique de la lutte contre la cybercriminalité, afin que ceux-ci puissent fournir aux services de police, de défense et de sécurité, l’expertise requise.
Une sous-traitance de la Sécurité
Rien d’étonnant, puisque plusieurs pays comme les Etats-Unis, la France ou l’Angleterre traitent avec des sous-traitants privés dans le secteur de la défense.
L’élargissement de ce concept dans les pays africains n’auraient donc rien de nouveau. Les sous-traitants s’engageant de mettre au point des solutions technologiques adaptées aux besoins des services spécialisés nationaux (Chevaux de troyes, traceurs, virus ou autres), et ceux-ci bénéficient en échangent d’une quote-part dans les budgets consacrés à la défense des pays contractants.
A l’heure actuelle, seule une sous-traitance de la lutte contre la cybercriminalité avec le secteur privé, reste l’option la plus concrète pour remédier aux déficiences techniques des services nationaux.

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