Première équipe éliminée du Mondial, le Maroc s’est trouvé un bouc-émissaire : l’Arbitre

21 juin 2018

Première équipe éliminée du Mondial, le Maroc s’est trouvé un bouc-émissaire : l’Arbitre

Match de footballAprès une prestation au cours de laquelle les Lions de l’Atlas n’ont pas démérité, l’élimination du Maroc a laissé place à de la colère. Hervé Renard, leur sélectionneur, s’est plaint de la faute commise sur l’un de ses joueurs, consécutive à l’unique but du match. Mais ce qui cristallise les débats vient de beaucoup plus loin.

Un fan aux commandes ?
Selon l’attaquant marocain Nordin Amrabat, l’arbitre était visiblement très impressionné par Cristiano Ronaldo. À tel point qu’il aurait entendu un joueur portugais (Pepe) dire qu’il avait demandé à avoir son maillot comme souvenir. Ajouté à cela des actions litigieuses dans la surface portugaise pour lesquelles, l’arbitre américain aurait été partial. Des analyses qui auront déchaîné la fureur des supporters dont beaucoup se sont laissés allés à des propos allant bien au-delà du cadre strictement sportif, auquel aurait dû se borner cette rencontre. 

Éléments d’enquête
Mais en prenant un peu de recul, je me rends compte que le Royaume Chérifien n’a pas de tout temps était un exemple de fair-play dans la défaite. J’en veux pour preuve, un certain RDC  Maroc, premier match de poule lors de la CAN 2017 au Gabon. Remporté sur le score étriqué d’un but à zéro par les Léopards, on a vu déferler sur le net, une pluie de théories conspirationnistes impliquant pêle-mêle l’arbitre, Israël et la CIA. À croire que les Lions ne peuvent pas perdre un match normalement. Plusieurs vidéos amateures ont ainsi émergé pour étayer ces différentes théories.

Les Marocains : corrupteurs ?
Loin de moi une pareille affirmation. Néanmoins, ici, à Gisenyi, certains supporters ne portent pas les équipes maghrébines dans leurs cœurs. Ressassant souvent les péripéties des joutes entre les clubs en compétition inter-clubs, les équipes nord-africaines sont très souvent indexées d’encourager un arbitrage en leur faveur. 

L’épisode de la finale aller de la Ligue des champions 2010 entre le Tout Puissant Mazembe et l’Espérance de Tunis résume cet état d’esprit. Cueilli à froid 5-0 à Lubumbashi, les tunisiens avaient tempêté pour dénoncer un arbitre alcoolique et corrompu. Ce à quoi l’un des dirigeants de Mazembe, Frédéric Kitenge avait répondu en ces termes sur jeuneafrique.com : « Nous, quand nous avons perdu 3-0 là-bas en phase de poule, nous n’avons pas cherché d’excuses, car on sait perdre ! Et puis c’est toujours comme ça avec les équipes du Maghreb : chez eux, les arbitres sont toujours corrects. Et à l’extérieur, ils sont corrompus. Je vous rappelle que l’Espérance n’est pas venue se plaindre de l’arbitrage quand, grâce à un but très litigieux, elle a battu Al-Ahly (Égypte), obtenant ainsi sa place en finale. »

Loin de toute polémique, malgré l’intégration de l’arbitrage vidéo, la passion pousse parfois les hommes à chercher un exutoire à la déception. Malgré l’arrivée de la technologie, le football n’a pas encore réussi à exorciser ses vieux démons.

  • Images sous licence Creative Commons – Pixabay
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