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France – Belgique ou duel du Pool Malebo ?

Le premier match des demi-finales de la coupe du Monde Russie 2018 mettra aux prises la France à la Belgique. Si la première, malgré sa jeune équipe, est une habituée de ce niveau de la compétition, pour les Belges ça sera une première expérience…pour les africains aussi.

Un derby afro-européen
Si Français et Belges de souche ne décèlent rien de particulier dans ce match, il revêt beaucoup plus de sens à 11.000 kilomètres de là. La France a la particularité d’être un creuset de plusieurs joueurs d’origine africaine : congolais, angolais, camerounais, sénégalais. Les diables rouges de Belgique, eux, ont un ADN africain unique : celui de la RDC. Quoi de plus normal, donc, après le départ des 5 équipes représentant le continent, que les espoirs congolais se soient rapportés sur les « NOKO », ou oncles (l’expression en lingala par laquelle l’on désigne les anciens colons Belges) ? C’est cette identité doublée du passé colonial qui fait de ce match un derby, comme celui du pool Malebo qui, historiquement, oppose les Léopards de la République du Congo aux diables rouges du Congo Brazzaville.

Vous avez dit diables rouges ?

Pourtant, les Belges portent le même nom que l’équipe nationale du Congo Brazzaville, un élément qui aurait pu faire pencher le capital sympathie des Brazzavillois en leur faveur. Le hic, pourtant, c’est que les noirs jouant pour ces Diables rouges européens sont de la RDC voisine. Et cela reporte automatiquement le soutien des Congolais de l’autre rive vers la France, ancienne puissance coloniale elle aussi.
Au-delà de ce derby, en RDC, les performances de la Belgique sont assimilées à l’apport de sa diaspora footballistique. Pour les habitants de Kinshasa, ce ne sont pas les Belges qui jouent, mais le mix entre Belges et Congolais contre la France, qui constitue le reste des talents du continent. Une éventuel victoire consacrerait l’excellence de ces talents auxquels personne n’aura prêté attention jusqu’ici : Romelu Lukaku, Youri Tielmans, Boyata, Kompany, Batshuayi.

Et si c’était la France ?

Une victoire française bien que pouvant être vécue comme une humiliation vis-à-vis des voisins Brazzavillois ne serait pas une déroute pour autant. Le oueur du PSG Kimpembe n’a jamais renié sa congolité et l’assume malgré son passeport français. Steve Nzonzi et Madanda nous rappellent aussi que les nôtres ont su percer parmi les Bleus. Quelle que ce soit l’issue du match de ce soir, la RDC verra ses fils en finale d’une coupe du monde.


Première équipe éliminée du Mondial, le Maroc s’est trouvé un bouc-émissaire : l’Arbitre

Match de footballAprès une prestation au cours de laquelle les Lions de l’Atlas n’ont pas démérité, l’élimination du Maroc a laissé place à de la colère. Hervé Renard, leur sélectionneur, s’est plaint de la faute commise sur l’un de ses joueurs, consécutive à l’unique but du match. Mais ce qui cristallise les débats vient de beaucoup plus loin.

Un fan aux commandes ?
Selon l’attaquant marocain Nordin Amrabat, l’arbitre était visiblement très impressionné par Cristiano Ronaldo. À tel point qu’il aurait entendu un joueur portugais (Pepe) dire qu’il avait demandé à avoir son maillot comme souvenir. Ajouté à cela des actions litigieuses dans la surface portugaise pour lesquelles, l’arbitre américain aurait été partial. Des analyses qui auront déchaîné la fureur des supporters dont beaucoup se sont laissés allés à des propos allant bien au-delà du cadre strictement sportif, auquel aurait dû se borner cette rencontre. 

Éléments d’enquête
Mais en prenant un peu de recul, je me rends compte que le Royaume Chérifien n’a pas de tout temps était un exemple de fair-play dans la défaite. J’en veux pour preuve, un certain RDC  Maroc, premier match de poule lors de la CAN 2017 au Gabon. Remporté sur le score étriqué d’un but à zéro par les Léopards, on a vu déferler sur le net, une pluie de théories conspirationnistes impliquant pêle-mêle l’arbitre, Israël et la CIA. À croire que les Lions ne peuvent pas perdre un match normalement. Plusieurs vidéos amateures ont ainsi émergé pour étayer ces différentes théories.

Les Marocains : corrupteurs ?
Loin de moi une pareille affirmation. Néanmoins, ici, à Gisenyi, certains supporters ne portent pas les équipes maghrébines dans leurs cœurs. Ressassant souvent les péripéties des joutes entre les clubs en compétition inter-clubs, les équipes nord-africaines sont très souvent indexées d’encourager un arbitrage en leur faveur. 

L’épisode de la finale aller de la Ligue des champions 2010 entre le Tout Puissant Mazembe et l’Espérance de Tunis résume cet état d’esprit. Cueilli à froid 5-0 à Lubumbashi, les tunisiens avaient tempêté pour dénoncer un arbitre alcoolique et corrompu. Ce à quoi l’un des dirigeants de Mazembe, Frédéric Kitenge avait répondu en ces termes sur jeuneafrique.com : « Nous, quand nous avons perdu 3-0 là-bas en phase de poule, nous n’avons pas cherché d’excuses, car on sait perdre ! Et puis c’est toujours comme ça avec les équipes du Maghreb : chez eux, les arbitres sont toujours corrects. Et à l’extérieur, ils sont corrompus. Je vous rappelle que l’Espérance n’est pas venue se plaindre de l’arbitrage quand, grâce à un but très litigieux, elle a battu Al-Ahly (Égypte), obtenant ainsi sa place en finale. »

Loin de toute polémique, malgré l’intégration de l’arbitrage vidéo, la passion pousse parfois les hommes à chercher un exutoire à la déception. Malgré l’arrivée de la technologie, le football n’a pas encore réussi à exorciser ses vieux démons.

  • Images sous licence Creative Commons – Pixabay


Jamais 2 sans 3 : quand l’Afrique rate son décollage dans les stades russes

Tout le monde attendait leur entrée en lice. Après la défaite des Pharaons et des Lions de l’Atlas, le public de Gisenyi avait placé ses espoirs dans les Super Eagles du Nigeria, espérant voir enfin une première victoire africaine en terres russes. Un énième échec.

Pourtant, il y avait de quoi espérer. Seul équipe africaine rescapée du groupe présent en 2014 au Brésil, la Team était décrite sous son meilleur jour. La faute, peut-être aux statistiques. Elles ont dopé le moral des supporters africains pour les laisser croire en une performance d’un Nigeria dont on a finalement peut-être trop attendu. 

Jeu assez brouillon, trop individualiste, le Naija spirit du ballon rond n’a pas convaincu. Identifié comme l’un des 10 joueurs à suivre durant ce mondial à l’exception des têtes d’affiche, William Ekong n’a pas su faire parler son impressionnant gabarit pour faire la différence face à des croates plus collectifs et disciplinés. C’est même lui, qui sera à l’origine du coup de grâce croate, en ceinturant un attaquant à qui le ballon n’était même pas adressé dans la surface de réparation. 

Une erreur de jeunesse ?
L’insuffisance d’expérience de la deuxième sélection la plus juvénile de ce mondial derrière la France explique-t-elle cette sortie ratée face à la Croatie ? Beaucoup ici à Gisenyi le croient, en tout cas. 

Un Nigeria trop « Bling-Bling », « celui des P-Square et de Davido » pour emprunter les termes d’un supporter congolais désabusé, « …nous a offert un spectacle à la limite de la rue ». Le souvenir des gloires passées resurgit soudain, avec OkochaAmunike ou Kanou, et met encore plus de pression à cette équipe que beaucoup ont peu être surnommé bien trop tôt la meilleure génération des Super Eagles. Pour son 19è match en coupe du monde, ils ont enregistré leur 11è défaite. 

La suite ?

Las zanahorias están cocidas (les carottes sont cuites en espagnol), c’est comme cela que l’on décrirait leur dernier match de poule contre l’Argentine qui, accrochée par l’Islande mettra les bouchées doubles. Les fans se projettent déjà dans cette troisième journée, conscients que même si les Naija faisaient bonne figure face aux surprenants Islandais (quart de finaliste de l’Euro 2016), ils seront condamnés à l’exploit, face à une Argentine qui les a battu en quatre confrontations. En attendant la sortie des deux derniers représentants du continent, le #GoAfrica s’est pour le moment transformé en #CrashAfrica.


Le Mondial : vu du Rwanda

Nous sommes à Gisenyi, ville frontalière faisant face à sa jumelle Goma (en RDC). Dans cette petite ville du Rwanda, la carte des fans du Mondial varie en fonction des communautés qui y vivent.
Beaucoup de Congolais de RDC travaillant à Goma préfèrent vivre à Gisenyi, notamment pour l’accès à de meilleures infrastructures en termes de logement, d’énergie et pour la sécurité. Plaque tournante du commerce transfrontalier, la ville fait converger également de nombreux voyageurs en provenance d’Afrique de l’Est. Une mosaïque aux goûts footballistiques divergents.

Les Congolais : partagés entre Belges et Français

La communauté congolaise présente à Gisenyi est assez importante. Pour la plupart originaires de Kinshasa, les #Congolais que j’ai interrogé balancent leurs préférences entre la Belgique et la France. La Belgique est leur préférée pour trois raisons :

– Trois joueurs d’origine congolaise, Michy Batshuayi, Christian Benteke et Romelu Lukaku, font partie du 23 de départ des Diables rouges et constitueront son dispositif offensif.

– Elle se retrouve dans le même pool que les Aigles de Carthage de la Tunisie, celle qui nous a damé le pion aux éliminatoires. Or beaucoup de Congolais ont mal digéré la défaite 2-1 à l’aller : il aurait été entachée de favoritisme du point de vue arbitrage

– Et enfin, cette relation quasi-paternelle entre Belges (anciens colons) et Congolais qui les appellent « oncles » ou Noko en lingala, l’une des principales langues du pays.

La France

Si les relations franco-congolaises ne sont pas très prononcées dans la tradition historique, la présence de trois Congolais d’origine pourrait offrir un capital sympathie à l’équipe de France. Steve Mandanda, Presnel Kimpembe et Steven Nzonzi sont ceux qui feront briller la fibre patriotique de la RDC, rappellant que ces joueurs auraient pu être des léopards.

Et les Rwandais ?

Passé sous le giron anglophone depuis son intégration au Commonwealth, le Rwanda est un mélange de contraste. Il y a d’une part l’ancienne génération, qui a vécu la colonisation belge (donc francophone). Pour la nouvelle génération de jeunes, d’autre part, le français n’est qu’un souvenir d’une époque lointaine, et la langue de Shakespeare est plus simple.

Du coup, la première ligue anglaise est le championnat européen le plus populaire parmi ceux retransmis ici sur le câble. Une popularité impliquant le soutien d’une grande partie des jeunes à l’Angleterre. Cependant, l’influence de la RDC voisine, où la Liga espagnole règne en maître, est forte. Cela pourrait faire pencher la balance pour les joueurs qui en sont les porte-étendards : Messi avec l’Argentine et Cristiano Ronaldo pour le Portugal.

Russia 2018 : Spain Vs PortugalLe choc Espagne – Portugal du 15 juin est donc une rencontre attendue de pied ferme ici, par les supporters du Real Madrid qui espèrent des meilleures performances de Cristiano Ronaldo pour lui baliser la voie, au Ballon d’or UEFA et pourquoi à celui de FIFA Best Player (qu’il n’a jamais remporté) et ceux du Barça, qui souhaitent le contraire. Le 15 juin 2018, les supporters de Barcelone et du Réal Madrid chercheront à régler leurs comptes après le troisième sacre de la Maison Blanche en Ligue des champions.


Que se passe-t-il à Kinshasa ?

Un fait insolite s’est déroulé le 25 octobre 2013 dans un endroit réputé sûr. Les faits se sont déroulés dans le quartier dit Bumba, devant l’une des résidences de Maman Olangi Wosho, co-fondatrice de l’Eglise Chrétienne du Ministère du Combat Spirituel. La dite résidence plus généralement connue sous l’appellation de « Résidence Victoire » située sur la chaussée Mzee Laurent Désiré KABILA, a été, dans ses environs immédiats, braquée par des hommes en armes à 20 heures du soir! Les assaillants ont pendant une dizaine de minutes dépouillé vendeurs du coin et passants. Ce qui est étonnant est qu’une cinquantaine de mètres à droite des lieux du forfait se trouve le camp militaire Tshatshi et le Quartier général des Forces Armées de la RDC et moins de cinquante mètres vers la gauche, un poste de police.

Les policiers alertés par des passants se sont quant mêmes rendus sur les lieux et ont observé la scène : de loin (comme les autres passants) sans intervenir. Certains témoins affirmant même qu’ils avaient même rebroussé chemin. Lorsque les malfaiteurs chargés de butins n’avaient plus rien à extorquer, ils s’en sont allés en passant (tenez vous bien) devant le poste de police ! Ce fait insolite n’est pourtant qu’une facette d’une résurgence de la criminalité armée qui sévit ces derniers temps à Kinshasa.

Le jeudi 24, dans un quartier avoisinant Badiadingi, un autre camp militaire, des bandits armés ont pris le luxe de piller les habitants en faisant du porte à porte pendant plus d’une heure, sans être inquiété. C’est l’initiative individuelle d’un soldat des FARDC qui tira plusieurs coups de semonce en l’air qui dissuada ces malfaiteurs et les fit prendre la fuite. La semaine d’avant c’est la Commune de Mont – Ngafula qui était le théâtre de 2 braquages à main armée sans compter, le spectaculaire hold-up contre un fourgon en plein centre-ville.

Tous ces événements chronologiquement très rapprochés emmènent les observateurs à se poser des questions sur la problématique de la sécurité en RDC. En l’espace d’un mois, certains n’hésitent pas au regard de tous ces faits, de considérer Kinshasa comme la cinquième ville la plus dangereuse d’Afrique en temps de paix (derrière Benghazi, le Caire, Lagos et Johannesburg). Rien d’étonnant quant il faut adjoindre à ces escapades armées, le phénomène de criminalité urbaine récurrent dit Kuluna, où des groupes organisés utilisant des machettes comme armes, sèment la terreur.

Devant le bémol des habitants de Kinshasa (siège des Institutions), le Gouvernement avait à une certaine époque pris des mesures d’exception pour endiguer le phénomène. A l’époque de Laurent Désiré KABILA, des unités spéciales traquaient et appréhendaient les criminels en armes. Ceux d’entre eux (militaires, policiers ou civils détenteurs d’armes de guerre) étaient fusillés chaque lundi au champ de tir du camp Tshatshi. Cette mesure que décriaient les ONG de Droits de l’Homme, avait pourtant eu pour résultat de porter un frein brusque aux hold-up.
Aujourd’hui, le Gouvernement préoccupée par la situation à l’Est est débordé face à l’insécurité à Kinshasa. Si les autorités banalisent ces braquages les indexant dans le même lot que les Kuluna, la commission d’actes criminels par l’usage d’armes de guerre ne peut être considéré comme relevant de la criminalité urbaine, mais plutôt à du terrorisme.

Si les policiers censés assurer notre sécurité détalent devant des bandits, il est à se demander s’il est encore nécessaire de continuer à entretenir des forces de sécurité qui ne remplissent plus leurs missions basiques. Le président de la République, Joseph KABILA, lors de son discours de circonstance après la prise de Goma par le mouvement rebelle M23, avait reconnu la nécessité d’une refondation des forces de défense et de sécurité. Plusieurs mesures allant dans ce sens ont été lancé et les reformes graduelles du système sécuritaire, allant de la maîtrise des effectifs, du recrutement à la professionnalisation des acteurs de la sécurité congolaise sont en cours. Pour la première fois, Joseph KABILA mettait enfin l’accent sur l’amélioration de l’aspect qualitatif de nos forces.

Il sied néanmoins de noter que ces mesures ne correspondent toujours pas aux réalités du monde actuel. La RDC connait une pression démographique extrême. Les armes légères en provenance des zones de conflit de l’Est circulent de main en main et sont à la base d’un immense trafic. De tels paramètres, couplés à des pesanteurs microéconomiques en berne, ne peuvent qu’exacerber les tensions sociales (revendication salariales, mécontentements et grognes).

La convocation des concertations nationales par le Chef de l’Etat aurait pu être l’occasion de peaufiner de véritables stratégies de notre politique de défense et de sécurité. Malheureusement, l’histoire nous apprendra que les réflexions en matière de doctrine sécuritaire au Congo ne s’attaquent essentiellement qu’aux conséquences, sans jamais essayer de résorber les faits. Dans le cas d’espèces, l’action du Gouvernement dans la relance et la viabilisation de l’économie s’effectuant graduellement, il n’est pas aisé de répondre à toutes les préoccupations sociales du coup.

En juillet 2010, dans une émission produite par le Centre LOKOLE, un membre de la Mission de Police Européenne (EUPOL) accompagnant le Gouvernement dans la formation de la Police reconnaissait que les problèmes d’indiscipline au sein des FARDC tout comme de la Police relevaient plus de pesanteurs d’ordre sociales que professionnelles. Devant un pareil dilemme, il sied à mon avis de recourir à de nouvelles formules. Sans réinventer la roue, le mieux serait de procéder à une refonte totale de nos forces de défense et de sécurité en passant par trois axes :

1. La Dissolution des Forces Armées de la RDC ( FARDC)
2. La Reforme des Forces de Police et des services de renseignement
3. La Délégation de Défense aux tiers

1. De la Dissolution des FARDC

Estimées à 300.000 hommes au moment de la mise en place du Gouvernement de transition ( 1+4), les actuels Forces Armées de la RDC seraient aux dernières sources (parlementaires) estimées à 140.000 hommes. Les FARDC devant être la résultante d’un brassage entre les troupes des anciens protagonistes de la guerre congolaise post-AFDL, n’est pas une armée homogène. L’échec du brassage à donné cours à des unités fidèles à leurs anciens chef de guerre et opérant selon leur gré sans aucun respect de la chaine de commandement. Les dissidences successives du CNDP (ancêtre du M23) ainsi que d’autres cas de défection au Kasaï en disent long sur les maux qui minent l’armée congolaise.

Est-il nécessaire de continuer à entretenir des unités dont l’effectif n’est pas encore maitrisé ? De Plus, l’échec du brassage a favorisé l’insubordination et le manque d’intégrité des troupes. La prévalence des violences sexuelles à l’Est commis par des hommes en uniformes (toutes tendances confondues) en est une autre illustration. Les Kinois se souviennent de ce reportage diffusé sur TV5 en 2010, dans lequel un instructeur militaire belge était interloqué devant un soldat congolais, incapable de lui indiquer les quatre points cardinaux.

Bâtir une armée professionnelle implique plusieurs facteurs dont entre autre : une remise en question au sommet (refonte de la doctrine), une épuration des éléments perturbateurs et une reprofessionnalisation des troupes. Cette expérience se réfère à celle de l’Armée américaine qui, pendant la guerre du Vietnam, avait connu un grand passage à vide similaire (lire Into the Study of Command, Desert Storm, Tom Clancy & General Franks).

Une pareille initiative nécessite des moyens financiers, de la volonté politique et militaire et du temps. Beaucoup de temps. Avons-nous le temps pour ça ?

2. La Reforme des Forces de Police et des services de renseignement

L’Armée épurée et reformée, ces éléments devraient intégrer les Forces de Police. Une police elle-même rebâtie et refondée sur de nouveaux standards. L’absorption de l’armée par la Police permettrait d’économiser en moyens humains et financiers et de gagner en efficacité. Mais alors, à qui serait confiée la défense du territoire en cas d’insurrection ou d’invasion ?

3. La Délégation de défense

Déléguer la défense du territoire à des armées privées ! L’idée semble tirée par les cheveux mais elle est pourtant la plus logique et la plus rentable. Une armée traditionnelle ne se bat pas tout le temps et à plein effectif. Entretenir une armée en temps de paix se révèle être même parfois plus cher qu’en temps de conflit (les conflits nécessitant des moyens énormes n’étant que périodiques). Les sociétés militaires et de sécurité privées constituaient la deuxième armée de la coalition avec près de 50.000 unités déployés en Irak.
Ouvrir cette perspective permettra de disposer de soldats professionnels rôdés aux techniques de combats. La signature de pacte de défense avec d’autres pays pour assurer l’intégrité de notre territoire (Angola, Zimbabwe, Afrique du Sud) est également une bonne option.


l’Enfer du Jeu

Voici quelques années que la République Démocratique du Congo amorce timidement, une reprise de sa croissance économique. Même si ces indicateurs ne se bornent jusque là qu’à des agrégats macroéconomiques (maitrise de l’inflation, diminution du déficit et des effectifs publics, etc.) ; la situation au niveau microéconomique, concernant directement l’évolution et le comportement des ménages, est encore précaire.

Si les indicateurs globaux s’améliorent, le congolais lambda est encore affligé par la précarité dans plusieurs domaines : emploi, santé, éducation notamment.  L’Histoire nous apprend qu’un tel contexte de crise est généralement favorable pour voir émerger des opportunistes qui, profitant de ces malaises, tirent leurs épingle du jeu. C’est dans ce cadre qu’il faudrait assimiler la prolifération et le succès croissant des jeux de hasard, dans les pays économiquement sinistrés.

En RDC, ce sont actuellement les paris sportifs qui ont pignon sur rue.  Grand amateurs de football, les congolais ont ainsi vu plusieurs sociétés spécialisées dans ce business, s’installaient en leur proposant de parier les  maigres gains qu’ils thésaurisent ou épargnent, en pronostiquant sur l’issue des matchs de football.  Kinshasa, mais aussi, plusieurs villes du pays où sont très actives ces sociétés, affichent un contraste étrange, avec des jeunes et des adultes, devenus supporters de grands clubs européens, uniquement par le simple fait que ceux-ci leurs procurent, après avoir parié sur leurs prestations, des dividendes substantielles.

Il n’est pas ainsi étonnant de voir à Kinshasa, des comités de supporters du Real Madrid et de Barcelone, comités qui n’existaient pas il y’a deux ans, mais dont la création est motivé par le lucre. Ces comités circonstancielles en sont mêmes venus jusqu’à transposer l’antagonisme légendaire des deux clubs espagnols au niveau local, à tel point qu’il arrive souvent que sans que le Real et le Barça n’en  soient informés, des rixes se produisent souvent  entre  leurs « sympathisants non espagnols » à près de 8 000 kilomètres du Camp Nou et de Santiogo Bernabeu.

La Liga espagnole, surmédiatisée et l’importance donnée en terme de quotes et de dividendes aux deux clubs espagnols sont à la base de ce déracinement des supporters congolais actuels qui, souvent pour un rien, se querellent entre eux ou en viennent aux mains pour défendre leurs clubs favoris.

Cependant, cette situation est,  au-delà des échauffourées qu’elle occasionne, source de désagrégation sociale. Caractéristique commune des jeux d’argent, la dépendance à ceux-ci  conduit à des situations dramatiques : endettements, vol, tensions familiales, pour ne citer que ceux-là. Pourtant, les congolais à la mémoire courte auront vite fait d’oublier que les jeux d’argents ont, à une époque marquée par une situation politique explosive, contribué à plonger le pays dans le chaos, en créant les conditions ayant conduit à la mutinerie, d’où résultèrent les pillages de 1991 dans l’ex Zaïre !

Les Jeux d’argent et les pillages de 1991

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il sied de faire un petit bond en arrière dans le temps, pour circonscrire l’origine des jeux d’argent ainsi que leurs impacts sur les sociétés dans lesquelles ils ont fonctionné.  En écumant le passé, il est étonnant de remarquer que ces jeux, n’affectaient pas seulement les pays pauvres, mais que même dans les pays industrialisés, ils ont su se développer principalement au sein des couches défavorisées de la population. Aux Etats-Unis, ce furent les Ponzi Games, et en France, le jeu dit de la Pyramide inversée  qui attiraient les foules et raflèrent une grande partie de l’épargne de ces pays.

 

En RDC, des systèmes d’entraides communautaires connues sous le nom de Tontine existent. La Tontine est une association financière créée entre des personnes qui décident de verser une somme déterminée à intervalles fixées, les sommes ainsi réunies sont à tour de rôle reversées à chaque membre de l’association.

 

La Tontine se base ainsi sur plusieurs apports collectifs, suivi de la redistribution individuelle immédiate au profit d’un bénéficiaire.  Les rapports entre la population et les gouvernants étant emprunt de méfiance, les congolais continuent encore jusqu’à aujourd’hui, à opter pour des circuits financiers parallèles pour survivre. Ainsi, lorsque des jeux d’argents calqués sur le modèle des tontines en vinrent à proposer sur base de mises modiques, des gains considérables en des temps record (variant de 4 à 45 jours), il n’est dès lors pas étonnant, que beaucoup de congolais mordirent à l’hameçon.

 

En créant la Sozal (Société Zaïroise de Loterie) qui avait pour prérogative exclusive la l’organisation de jeux de hasard et de pronostic, l’ancien président Mobutu avait entrainé une ruée de ces citoyens qui, inquiets devant les flambées inflationnistes de l’époque, s’étaient désolidarisés des banques et des coopératives d’épargnes classiques, et investissaient leurs argents dans les loteries.  Du Bingo au PMU (Pari Mutuel Urbain), la Sozal, mais aussi d’autres initiatives privées homologuées ( Bindo et Nguma Promotion) ont ainsi entrainé tout un peuple dans un engrenage d’un enrichissement qui va du gain modique au gros lot.  Le succès engrangé a créé des joueurs invétérés, intégrant dans leurs revenus, des rubriques « jeux ».  L’impact populaire fut tellement grand, que des cohortes d’hommes d’affaires, de hauts fonctionnaires et mêmes de congolais expatriés, rentraient au pays pour faire des placements dans ces jeux, dont le succès grandissant avait fait le tour du pays et créé une véritable « Bindomania » dérivé du nom de Michel Bindo Bolembe, l’un des principaux promoteurs privé s’étant lancé dans ce business.

 

La Banque centrale du Zaïre,  qui déjà dénonçait des procédés douteux dans le système, verra son propre personnel menacé par la population et l’armée, pour avoir osé dénoncé ceux que le peuple et la presse en avant-plan, décrivait comme le Messie. La population crédule, avait happé tous ses efforts dans ce système de gain facile. Contrairement aux jeux de loterie, le jeu de la pyramide inversée repose exclusivement sur la crédulité des souscripteurs puisqu’il n’est en rien fondé sur le hasard mais sur une assurance que l’avoir cédé sera remboursé à terme avec un taux d’intérêt exponentiel.

 

Bindo-Promotion proposait des taux d’intérêt de 800 % appliqués au terme de 45 jours, ce qui, en terme annuel, signifiait 8 000 % de taux d’intérêt ! Le système ainsi conçu reposait davantage sur un effet boule de neige que sur un fond massif de départ. Le capital de départ résidait dans la confiance d’un petit groupe de joueurs auquel se joignit une foule de plus en plus importante grâce au bouche-à-oreille.    Dès que commencent les remboursements, à l’aide des sommes placées par les joueurs, il faut compter sur l’effet du bouche-à-oreille joue pour susciter l’engouement général.

 

Non seulement des nouveaux clients arrivent, ameutés par les joueurs qui viennent de toucher leur mise grossie de 800 % d’intérêt simple, mais ces derniers remettent en jeu les sommes qu’ils viennent à peine de toucher. Au sein d’une population kinoise où les citadins mal informés et dans un cadre où les institutions traditionnelles d’épargne et d’investissements ont perdu la confiance des clients potentiels, Bindo-Promotion ne pouvait susciter qu’un raz de marée.

 

Cette réussite qui surprit Bindo lui-même est la cause principale de l’arrêt prématuré des paiements. Un maillage serré des agences Bindo s’étendit rapidement dans tous les coins de la capitale, des services publics aux camps militaires. On mit à la tête des agences des receveurs qui, devant la masse incroyable des recettes recueillies, s’en mirent plein les poches, opérèrent des remboursements prématurés contre dessous de table et falsifièrent les reçus. Bindo, lui-même courtisé par les barons du régime, fit éclater son plafond en acceptant des sommes colossales que les souscripteurs venaient récupérer, accompagnés de  leurs militaires, une semaine après le dépôt au lieu des 45 jours prévus. La suite on la connait. S’étant lié aux politiques, voulant eux aussi tirer leur épingle du jeu, le système s’est vite essoufflé.

 

Bindo, mais aussi Nguma, les principales sociétés des placements privés, furent dans l’incapacité d’honorer leurs engagements vis-à-vis des souscripteurs.  Près de 50 millions de dollars pour Nguma et 14 millions pour Bindo, des sommes supérieures à la masse monétaire qui circulait au Zaïre à l’époque furent englouties, plongeant l’économie déjà moribonde dans une crise encore plus profonde.

La liste des souscripteurs envoûtés par le démon du jeu, intégrait pêle-mêle fonctionnaires, soldats, étudiants, etc. Certains  ayant même détourné des deniers publics pour les investir dans ces jeux. Même les banques commerciales, censées être les vecteurs de la croissance, ont toutes versées dans la combine.

 

La population chauffée à blanc, répercutera cette vaste arnaque nationale à Mobutu, qui selon eux, aurait orchestré toutes ces opérations pour enrichir ses proches, une énième Zaïrianisation. La presse zaïroise de l’époque écrira :

« On est ainsi en mesure d’établir aujourd’hui, que l’indisponibilité des liquidités dans le circuit bancaire s’expliquerait par l’hypothèse selon laquelle ceux qui détiennent le pouvoir économico-financier auraient soustrait du circuit bancaire d’importantes sommes d’argent pour monter et financer Bindo-Prornotion et donc lui permettre d’honorer les engagements qu’il a pris au début de ses activités » (Yenga Ndula  et  Mokolo Liseko, Le Soft de finance, 18 mai 1991, p. 8).

 

« Assurer la sécurité de Bindo et ses actions par les éléments de la Garde Civile, lui accorder plus de temps à la télé et à la radio, plus même que le Président de la République, lui céder les installations administratives de l’Etat, notamment dans les zones de Kinshasa, démontre à suffisance l’appui que le gouvernement accordait à Bindo » (Kapia, 4 juin 1991, P. 7).

 

Aux manifestations étudiantes qui se succédaient et à la répression qui s’en suivaient, se conjuguèrent l’insatisfaction des militaires, pourtant eux-mêmes souscripteurs, et qui accusaient leurs cadres d’avoir sacrifié leurs soldes sur l’autel du Jeu. C’est la révolte de la 31ème brigade de l’Armée zaïroise du 22 au 23 septembre 1991, emboitée trois jours durant par la population, qui a été le catalyseur des pillages de triste mémoire. Des pillages qui ont totalement mis à genoux ce qui restait de l’économie zaïroise. De toute cette expérience, l’histoire retiendra pour les contemporains que la société congolaise fait reposer la réussite sur la débrouillardise.

 

« Bindo-Promotion n’est que la pointe de l’iceberg d’un système mis en place par le pouvoir pour faire croire aupeuple zaïrois que ce dernier a enfin trouvé la famille qui permettra désormais, aux descendants d’Adam créés à  l’image de Jéhovah, de ne  plus jamais vivre selon sa prescription : Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front» (Le Phare, 17 mai 1991,P. 7).

Si les jeux de pari sportif ne reposent pas sur le système pyramidal, ses imbrications avec le pouvoir politique, laissent craindre des situations de déficit. Cela est déjà arrivé plus d’une fois à Kinshasa, où les sociétés de pari sportif ne disposaient pas de suffisamment de fonds pour payer leurs souscripteurs. Les rétributions que ces sociétés reverseraient aux dires des percepteurs à des autorités politiques, seraient parmi les causes de cette situation. D’où l’avis des observateurs qu’un jour, les principales sociétés de jeux sportifs puissent être dans l’incapacité totale d’honorer leurs engagements et mettent la clé sous le paillasson. Une énième répétition de la crise de 1991 dans l’ex Zaïre.


De quelle province es-tu ?

L’Afrique incarne des valeurs datant de plusieurs siècles et qui ont été le socle de la stabilité des sociétés précoloniales. Ces valeurs et ces principes régulaient le mode de vie, l’éducation, l’organisation économique, religieuse, politique et judiciaire.

L’arrivée de la colonisation a contribué dans certains cas à, transformer les structures traditionnelles autarciques en des entités modernes, grâce à une approche dualiste, tandis que dans d’autres sociétés, le choc des civilisations a détruit le tissu traditionnel ; le transformant en une entité hybride où coexistent le statuquo des traditions et les effets déviants du monde moderne.

Le communautarisme, caractéristique d’un modèle économique dépourvu de toute visée mercantile, faisant des biens issus de la productions des instruments de prestige sociaux, facteurs d’autorité, de considération ou instruments d’alliance, a laissé le champ au modèle de sociétés dominées par des préoccupations matérielles dans lesquelles règnent des valeurs tout à fait nouvelles pour l’homme rural africain ; l’individualisme, le désir de liberté, l’esprit d’initiative ; de nouveaux idéaux qui ont entrainé un déséquilibre socioculturelle et économique perceptible jusqu’à nos jours.

En République Démocratique du Congo, c’est dans l’institution du mariage que les effets de ce déséquilibre, fruit de l’aliénation des sociétés traditionnelles aux courants capitalistes, sont les plus palpables. La dot, entendue comme la contrepartie financière et/ou matérielle exigée à tout prétendant, a pris au Congo, une forme inquiétante.

La monétisation de la dot, pratique plus commune aux ressortissants de la province du Bas-Congo, est devenue, au-delà de son caractère purement symbolique, un fond de commerce et une opportunité d’enrichissement éhontée, opérée sur le dos de la belle-famille. Il n’est pas rare en effet, d’entendre des familles se plaindre du coût élevé de la dot pour les filles à marier, originaires de cette contrée, dont le montant varie de 700 à 1200 euros en moyenne.

Au-delà de quelques cas isolés, cette pratique n’est que la résultante de la mutation des sociétés traditionnelles communautaristes et gérontocratiques, à celles plus individualistes et matérialistes. La crise financière et les bouleversements induits par le monde moderne, ont institué de fait ; de nouvelles règles et attitudes qui sont devenus « coutumières ».kinshasa

Le gouvernement censé être à l’avant-garde de la préservation de l’équilibre social, semble entériner silencieusement cette mutation culturelle dont l’exemple des ressortissants du Bas-Congo, qui tend à s’exporter vers d’autres tribus congolaises.

Dans un contexte socio-économique précaire, où la spiritualité ambiante assimile le célibat prolongé à un état d’asservissement spirituel dont l’origine serait des démons ou des esprits malveillants du cercle familial, il est étonnant que les défenseurs de ces théories ne trouvent aucun inconvénient à ce qu’une dot, dans un pays où le salaire minimum est de 55 euros, atteigne des proportions élevés : entre 1500 et 2000 euros dans le pire des cas.

Nouvelles technologies oblige, les smartphones et les ordinateurs portables ont fait leur apparition à côté des usuels souliers, machettes, vins de palmes, bières, vélos ou ustensiles de cuisines ; généralement exigés dans les factures énumérant les éléments constitutifs de la dot. Ces pratiques courantes actuellement en RDC, s’élèvent chaque jour qui passe en principe coutumier, tendant dangereusement à se généraliser à toutes les tribus congolaises, qui devant le mimétisme des autorités compétentes devant ces déviances, sont tentées à faire de même. Comme quoi, avant de se marier au Congo, les prétendants en arrivent très souvent à poser la très gênante question à leurs dulcinées : De quelle province es-tu ?


La fin du monde : suite et fin 2038 !

Le monde entier a été captivé ces derniers jours par la date du 21 décembre 2012. A cette date, suivant, une vieille croyance des peuples Maya d’Amériques, correspondrait la fin d’un cycle, cycle que beaucoup de gens ont à tort voulu lier à celle de la terre, voyant dans cette prédiction, une annonce de la fin des temps.

Tout le monde sait ce qui s’est passée. Avant et au jour du 21 décembre, rien de particulier n’a laissé indiquer un quelconque cataclysme. Pas d’éruption volcanique, pas de météorites scindant le ciel en deux ou autre calamité n’a ébranlé l’humanité pour faire croire en une possible « fin du système des choses » pour emprunter une formule dont raffolent les Témoins de Jéhovah. Rien de notable donc, de Kinshasa à Séoul en passant par Paris, Le Caire ou Abbottabad, rien, rien, rien.

Et pour vous prouver que beaucoup de gens haut placés savaient que c’était une farce, il n’y’a qu’à remonter un peu le cours du temps :

1) Avant de se faire tuer par les forces spéciales américaines, Ben Laden et Al-Qaïda projetaient aux dires des responsables de la CIA des attentats contre des intérêts américains, pour 2013.

2) Les Témoins de Jéhovah, qui ont par le passé prédit deux fins des temps (en 1914 et 1975) ont cette fois-ci pris du recul. La preuve, la parution de leur dernière Tour de Garde de cette année, justement consacrée à cette question et qui est daté de « janvier 2013 »

3) Les autorités mexicaines où les Maya constituent une partie de la population, ont construit près des monuments de cette ancienne civilisation, des hôtels, des flat et autres attractions pour touristes

Mais pourquoi tout le monde a tellement envie que ce soit la fin ? Je dois rappeler que le 21 décembre 2012 était la 185ème annonce de fin du monde depuis la chute de l’empire romain d’occident en 476 de notre ère.

Survenant très souvent à des périodes troubles dans l’histoire de l’humanité (famines, épidémies, troubles socioéconomiques), ces annonces ont très souvent été l’occasion de revitaliser des communautés, les invitant à une introspection des comportements, des attitudes, afin d’entrainer une reconversion, dans l’attente de l’avènement de la fin. Presque toutes les religions du monde, possèdent dans leurs doctrines des récits similaires, d’avènement d’une ère nouvelle débarrassée des soucis terrestres. Existera-t-il réellement une fin du monde ?

Loin des blagues et des commentaires des amateurs à sensations, la fin du monde adviendra bel et bien, mais dans des circonstances autres. La première hypothèse est celle de l’extinction de la race humaine. Dans ce cas, l’humanité en tant qu’espèce s’éteindrait pour une raison ou une autre tel que ce fut le cas avec une autre espèce dominante avant nous : les dinosaures. Plus d’humains sur terre ne signifie en aucun cas plus de planète terre pour autant. La terre continuerait à exister mais cette fois là, sans hommes. La deuxième hypothèse est celle de la destruction simultanée de la terre avec l’extinction de la race humaine. Tous les scientifiques admettent que le refroidissement progressif du soleil aura des conséquences sur la vie à la surface de la planète, notamment pour les êtres vivants qui ont besoin de ce puissant astre pour subsister. Sans soleil, les conditions de vie sur terre seraient plus ardues. A cela s’ajoute les risques de super nova (explosion du soleil) qui embraserait la terre et tous ses occupants. Mais les prévisions sur ces deux hypothèses sont assez lointaine pour la dernière et incertaine pour la première. En attendant, le calendrier des fins du monde a déjà programmé un nouveau rendez-vous : l’année 2038. Que se passera-t-il durant cette année-là ?

On parle d’une gigantesque panne informatique qui devrait impliquer, une fois n’est pas coutume des robots. Bon ça ressemble trop au scénario de la trilogie du film Terminator et aux chroniques de Sarah Connor.

Cependant, tout porterait à penser selon les nouvelles prévisions, que les machines (robots et autres machines dotées d’une intelligence artificielle de troisième génération) seraient infecté par un virus qui ferait en sorte qu’ils se retournent contre nous : les humains. Bon, si ça peut faire rire, je me dois de rappeler du caractère sérieux qu’aurait un dérèglement de ce genre sur nous. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication actuelles, (NTIC) céderont dans quelques années la place aux nouvelles technologies cybernétiques. Avec celles-ci, au lot de robots pensants et dociles que la science-fiction nous dépeint dans ses arcanes, apparaitront également des technologies de pointe. Les réseaux de téléphonie de 3ème génération qui sont déjà opérationnels dans les télécommunications et sur Internet en sont déjà des avant-goûts.

La date de 2038 correspond à des projections sur l’aboutissement de l’évolution technologique qui, à cette date, devrait produire des machines « conscientes » allant de la sphère de la robotique aux applications de la nanotechnologie.

Les virus ont déjà mutés

Déjà aujourd’hui, des virus informatiques déroutent les systèmes de guidage de drones de combat (cela s’est répété plusieurs fois en Afghanistan), ils perturbent le réseau téléphonique et saturent Internet. Les véhicules actuels équipés de GPS et de systèmes électroniques embarqués régulés par un système d’exploitation sont les nouvelles cibles des virus qui ont déjà mutés et que leurs concepteurs envisagent peu à peu, de muer en virus intelligents (MACHINA VIRUSA SAPIENS) pour reprendre un néologisme latin non consacrée dans le monde de la sécurité informatique. Comme dans Terminator, le risque viendrait donc à la fois de notre comportement et de la menace cybcer-terroriste.

Adopter une technologique de type « conscient » dans nos modes de vie et le développement fulgurant de la virologie informatique laisse à craindre une hécatombe planétaire, dont le déclencheur, serait d’origine informatique. Depuis les rumeurs sur le Bug de l’an 2000, où on nous faisait craindre une série de catastrophes (nucléaires surtout), la suite a rendu les gens très perplexes. A l’euphorie du Bug, ces 500 milliards de $ de recettes qui ont été généré par l’industrie informatique.

La suite tout le monde la connait : le 1er janvier 2000, le monde s’est levé avec d’un côté des gens désabusés de s’être fait arnaquer à grand renfort de publicité et de l’autre, l’industrie informatique mondiale avec ces équipementiers, heureux d’avoir réalisé l’un des meilleurs chiffres d’affaires de son histoire. Si la prudence est de mise, quant aux prédictions apocalyptiques et dramatiques qui alimentent les amateurs à scandales, je me dois en tant que chercheur en sécurité informatique de recommander la prudence face aux nouvelles technologies cybernétiques et leurs incidences sur nous.

Bien que le scénario fin du monde épisode 2038 ne me convainc pas du tout, il faut s’attendre à ce que les machines que notre intellect dote chaque jour de capacités créatrices sont dans une phase de pré-conscience, qui, si l’on n’y prend pas garde, risquent avec la jonction de celles-ci avec des virus informatiques conçues par des mouvements cyber-terroristes, être l’arme à la base de l’extinction de la race humaine. A voir avec quelle extrême facilité un vers informatique peut faire le tour du monde en quelques minutes, infectant au passage des milliers d’ordinateurs fait froid dans le dos. Et que dire de Stuxnet, ce virus qui a réussi a saboté les centrifugeuses de la très secrète usine d’enrichissement d’uranium de Natanz en Iran en 2010, ainsi que de la mise hors service du satellite indien INSAT 4-B ?

la complexité de la conception de Stuxnet révèle que les virus informatiques d’aujourd’hui sont aujourd’hui capables de frapper des équipements qui ne sont pas nécessairement que des ordinateurs. Hormis ceux-ci, les virus informatiques ciblent également les téléphones et comme pour Stuxnet, des satellites et des centrifugeuses nucléaires ! Que se passerait-il si une puissance étrangère ou terroriste prenait le contrôle des engins volants sans pilotes comme les drones ou des systèmes informatiques commandant le feu nucléaire ?

Consciente de cette menace et de sa vulnérabilité en la matière, les Etats-Unis ont initié en coordination avec l’OTAN, une série d’exercices pour renforcer l’étanchéité de leurs infrastructures technologiques critiques. Espérons qu’entre-temps, l’humanité pourra mieux appréhender les enjeux que représentent les nouvelles technologies cybernétiques pour la paix et la sécurité mondiale et que l’apocalypse cybernétique, loin d’une date connue à l’avance, peut survenir n’importe quand.


Les Etats sont aujourd’hui forcés de reconnaitre que la cybercriminalité avec ses implications d’ordre stratégiques et économiques est une menace qui ne rentre plus dans la catégorie des aléas de l’évolution technologique.
A force de réflexions, la nécessité d’y rémedier pour d’une part protéger les utilisateurs de ces technologies que l’arnaque financière paupérise, aussi bien que les Etats dont les infrastructures sont ciblées dans le cadre de l’intelligence économique ou de l’espionnage, s’est imposée dans le chef des dirigeants de nos pays.
Cependant, et on ne le dira jamais assez, la lutte contre ce phénomène revêt plusieurs formes allant de la sensibilisation des acteurs, à l’adéquation de l’arsenal juridique, jusqu’à la capacité technique des services de police et de défense, pour endiguer ce phénomène.
Si aujourd’hui, les deux premiers aspects se caractérisent par des actions louables, le dernier point par contre reste l’épine dans le pied pour aboutir à un véritable changement sur le terrain.
Les pays africains à quelques exceptions près, ne disposent d’aucune expertise sérieuse pour contrecarrer les actions des réseaux cybercriminels, que celles-ci soient constitués de simples brouteurs ou de hackers confirmés.
Si des Unités spécialisées voient le jour ça et là, il n’en reste pas moins que leurs marges de manoeuvres est limitée suite non seulement aux carences en ressources humaines mais également, en subventions.
Des multitudes de rencontres et sommets dédiés à la question sur le continent, il apparaît très clairement que l’Afrique tarde à quitter le stade du concept pour embrasser celui du pragmatisme.
Entre-temps, ce sont toujours des millions de personnes et de structures qui se voient exposées à l’espionnage industriel, au vol et au recel de données confidentielles, à l’escroquerie et aux autres aléas caractéristiques de la cybercriminalité en Afrique.
Les Autorités africaines ne cessent de voiler cette réalité et n’admettent que discrètement leurs impuissances à apporter une réelle solution à la question.
Une nouvelle voie ?
Devant l’évidence, il sied de prendre du recul et d’admettre que les Etats même bien structurés et organisés ne peuvent à eux seuls livrer une bataille dont l’investissement en termes de ressources sur le plan humain et opérationnel, nécessite professionnalisme et expertise
D’où l’intérêt à mon sens, d’ouvrir les portes au secteur privé.
En effet, il existe de multiples PME et sociétés spécialisées dans la sécurité informatique, à qui il serait plus pratique de confier la partie technique de la lutte contre la cybercriminalité, afin que ceux-ci puissent fournir aux services de police, de défense et de sécurité, l’expertise requise.
Une sous-traitance de la Sécurité
Rien d’étonnant, puisque plusieurs pays comme les Etats-Unis, la France ou l’Angleterre traitent avec des sous-traitants privés dans le secteur de la défense.
L’élargissement de ce concept dans les pays africains n’auraient donc rien de nouveau. Les sous-traitants s’engageant de mettre au point des solutions technologiques adaptées aux besoins des services spécialisés nationaux (Chevaux de troyes, traceurs, virus ou autres), et ceux-ci bénéficient en échangent d’une quote-part dans les budgets consacrés à la défense des pays contractants.
A l’heure actuelle, seule une sous-traitance de la lutte contre la cybercriminalité avec le secteur privé, reste l’option la plus concrète pour remédier aux déficiences techniques des services nationaux.


L’émancipation de la femme en Afrique commence par son assiette !

L’une des principales raisons militant dans l’alimentation des populations des peuples antiques (Romains, Celtes, Egyptiens, Grecs) étaient essentiellement dû aux croyances.  Les théories médicales d’alors ont influencé durant des siècles, les choix alimentaires de nombreuses personnes. Les croyances religieuses ont joué un rôle considérable dans l’histoire de l’alimentation, auprès des populations primitives. Les gens étaient liés à des tabous soit par choix, par tradition ou, plus simplement par conviction religieuse, professionnelle ou philosophique. Les stoïciens par exemple, pratiquaient l’ascétisme. Les adeptes de Pythagore étaient convaincus que les âmes des défunts étaient réincarnées soit sous forme humaine ou animale, étaient de ce fait, végétariens.

L’on observe jusqu’à ce jour, cette même constance dans les traditions alimentaires d’autres peuples en dehors de la méditerranée comme en Inde ou dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. S’il est difficile d’établir une corrélation entre les similitudes de ces croyances entre les populations africaines contemporaines et européennes antiques, il est cependant à noter que si pour les premières, les choix et interdits alimentaires étaient plus la conséquence de considérations à la fois religieuses et personnelles, dans les secondes, elle fut la combinaison à la fois des croyances religieuses et de l’évolution d’une médecine encore tâtonnante.

 

La santé dans l’ancien monde était la résultante selon la médecine de l’époque de l’harmonie entre quatre fluides. En retour, ceux-ci étaient liés aux quatre autres éléments (la terre, l’air, l’eau et l’air), qui étaient à leurs tours transposés en froid, chaud, moite et sec ; et reliés de nouveau aux saisons.

 

Selon les érudits de l’époque, la nourriture et la boisson consommée par une personne, influençaient fortement sur l’humeur et la santé. Les humeurs déterminaient dès lors le régime alimentaire d’une personne, le genre de maladie qu’elle était susceptible de contracter, ainsi que sa personnalité.

 

Les personnes à sang chaud devaient par exemple manger des aliments correspondant à cette nature. Les médecins s’adonnaient dès lors la plupart du temps, dans leurs consultations, à administrer des traitements, généralement à base de plantes, ou des aliments et des boissons spécifiques, afin d’améliorer l’état de leurs patients.

 

Le cas du Jujube est illustratif. Arbre produisant des fruits qui, une fois séchées sont utilisées comme sucreries ou dans les pâtisseries ; importé des Indes vers la Méditerranée, Il fut dépeint comme aliment à faible valeur protéinique pour l’homme. Une insuffisance qui, de ce fait, en fit un fruit dont la consommation fut réservée uniquement aux femmes et aux enfants.

 

 

La variété des théories, étant fonction des cultures et des systèmes traditionnels intrinsèques à chaque peuple, ont amené à des interdits s’adressant à des minorités comme les femmes, les personnes âgés ou encore les enfants.

 

Les femmes par exemple, dont la constitution biologique était supposée être plus froide et sèche, se voyaient recommandées dans certains cas, par exemple, des aliments chauds, contenant peu de liquides et non saturé d’épices. Elles devaient également éviter suivant certaines régions, les poissons, la graisse et toute viande issue d’un animal nouveau-né. Suivant la théorie des quatre fluides, trop de vin leur était préjudiciable et une trop grande quantité de viande, aurait comme effet secondaire, d’aiguiser leurs appétits sexuels.

 

Il apparait de plus en plus cependant que, dans la structuration du monde antique du bassin méditerranéen, à forte dominance patriarcal, les femmes, de quelque condition sociales elles fussent, aient accès à moins de nourriture que les hommes, à moins qu’elles soient issues, des milieux aisés de la société.

 

 

Bien que toutes ces sociétés aient évolué, nous observons encore, dans plusieurs pays du monde, principalement dans les coins plus ou moins reculés d’Afrique subsaharienne, des femmes qui se voient refusées de consommer certains mets, tabous qui s’ils sont brisés sont suivants les coutumes, sources de plusieurs maux : maladies, stérilité, sécheresse, catastrophe naturelle ou autres calamités, pour la communauté au sein de laquelle vit celles qui enfreindraient ces interdits sacrés.

 

Bien sûr, plusieurs études anthropologiques sérieuses ont su démontrer, qu’il ne s’agit dans la plupart des cas en réalité, que d’un machisme institutionnalisé, qui continuent à résister farouchement aux plaidoyers et nouvelles approches d’émancipations féministes en vogue sur le continent.

 

Dans d’autres cas, il est la résultante d’une tradition mystico-philosophique transmise de génération en génération et sur laquelle se fonde l’équilibre social de la communauté. En RD Congo par exemple, certaines tribus comme les Humbu du Bas-Congo, interdisent aux femmes de consommer des animaux comme les tortues, les serpents, ou certains types de poissons locaux, pourtant très prisé par les hommes pour leurs qualités nutritives. Transposée jusqu’à nos foyers contemporains, où, le père de famille, se voit réservé les meilleurs parts d’un repas, la conception alimentaire est jusqu’à aujourd’hui en Afrique, l’héritage de cette étonnante symbiose entre des impératifs religieux et la prépondérance idéologique de la supériorité « éternellement acquise » de l’Homme sur la femme, instituée depuis la nuit des temps aussi bien dans les sociétés pré-antiques que de celles dominées par les religions révélées (Christianisme, Islam, Judaïsme).

 

Serions-nous donc là en présence d’un ordre naturel irréversible ? Si les conservateurs des traditions affirment que cette hiérarchie est identique chez tous les êtres vivants (même chez les animaux) et qu’il en serait également de même jusqu’aux cieux (pour les croyants), les féministes quant à elles, se battent pour prouver qu’il ne s’agit que d’un état d’esprit baigné de préjugés et qu’elles tentent de faire évoluer à un équilibrisme social, équilibre qui prône aujourd’hui l’égalité parfaite entre les hommes et les femmes.

Une bataille pour l’égalité aujourd’hui qui, bien au-delà du volet spécifiquement socioprofessionnelle, doit avant  tout se gagner « dans les assiettes des femmes africaines ».